Contrerimes
à ma façon
En mots comptés
rimes plaisantes
Amis, que je vous
taise
amertume douleurs
mal aise
colère défaisante.
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septembre 1997
Il se redit que tout lasse
au larmier du temps
Non! L'émoi après vingt ans
de ta main qui passe
Rend-il fou le vent d'autan
que j'aime à ta face
les rides? ô les douces traces
passent les printemps
*
Souviens toi des caravanes
Grenade camping
Il fait chaud pour nos loopings
après le Havane
Et du Belge au Lac Majeur
saoul pissant ses bières.
Italia! au lit deux lierres
mêlent leurs sueurs
Des souvenirs de vacances
- vin doux de Vouvray-
crois tu qu'on soit dans le vrai
si on s'en balance?
*
Dans la chambre orange et blanche
tu dors dans un livre
Pourquoi donc tu te délivre
si j'ose ta hanche?
Soufle le vent de la mer
soulevant les draps
Pour trouver tes seins tes bras
me servent d'amer
C'est samedi ou c'est dimanche?
Aux vitres du givre
Qu'il est doux le gout de vivre
au froid bien étanche.
*
Dans l'air attiédi du soir
près du pont de l'ile
connais tu face à la ville
un banc pour s'asseoir?
*
Laissons le poème amer
tatarantara
seuls paressons dans l'aura
d'un doux plaisir kmer
*
Qui nie que l'Aunis est laid
connaissant Coulonges
si beau et Basse-Saintonge
douce comme lait
*
Demain est un jour grand prince
cinq à six beauforts
L'arme sèche après l'effort
du corps qui se rince.
*
Pleurs ni cris ni dents qui grincent
n'atteignent mon for
Larme sèche après l'effort
de l'oeil qui se rince
*
Que vaut peinture, mon Prince
à l'aune d'un corps?
L'art est dèche après l'effort
de l'oeil qui se rince.
*
Mêmement le sable à bêche
tête use le temps
la larme ment tout autant
qu'elle coule ou sèche.
*
Une grosse auto bleu clair
roule à fonds perdus
vers un beau fruit défendu
grisé d'un éclair
Eclat des trente deux dents
aux gencives saines
ô Fluor! Haleine fraiche
pour rentre dedans
Un bateau là bas sur l'eau
plus haut le nuage
Me prends-tu au fort de l'age
Ah! pour un ballot
*
Que vaut ton portrait mon Prince?
au musée qui dort
L'art déssèche après l'effort
de l'oeil qui se rince
Si passe une fille au corps
vif la taille mince
et le sein lourd on évince
vite les trésors
fixés aux murs par des pinces
ô Papillons morts
face aux fesses sur ressort
toute toile est since.
*
J'ai lu quoi? : un bon polar
et bu mon café
La daube est à l'étouffé
Ça ira? gros lard!
*
J'ai lu quoi? : un bon polar
- privé choc et chic
type- toi tu lis quoi hic
et nunc? : du grand art!
*
Un cri: un mort: un polar
d'Agatha Christie:
"Crime dans la sacristie":
indice: un foulard
*
Comment? un mort un beau crime
Ci-gît le moustique
Dans l'odeur d'antiseptique
Au pin maritime
*
Premiers amours à échoir
sont premiers péages
La larme signe leur age
Va! Temps vaut séchoir
Quand au retour du voyage
soupirs et mouchoirs
et les amours ébauchoirs
sont comme bagages
remisés D'autres pochoirs
s'imprimeront, pages
d'essais, brouillons, légers gages
avant le hachoir.
Amours amour Ah! corps sages
bouleversés Choir
en tourbillon Nul perchoir
Nulle rive Nage.
*
Maison éveillée bruits d'eau
portes qui se claquent
Eh! vous cassez la baraque
avec vos sabots
Neuronnes sonnent les Paques
mal débarbouillés
Ah! où donc gît l'oreiller
que je m'y encaque
Qui? force une clé rouillée
dedans mon cerveau
Je casque un max. Aïe! que vaut
ma veille éraillée?
*
Dans l'air attiédi du soir
Vois tu j'ai soupé
de tenir tout un été
pour toi l'encensoir
*
Mêmement le sable à bêche
tête use le temps
la larme ment tout autant
qu'elle coule ou sèche.
*
Cent mille et plus fois Madame
préfèrerais qu'on relie
vos yeux - Las! Traité je lis -
au souvenir d'Amsterdam
*
Le social traitre m'ulcère
Je grince des dents
La rage me tue par dedans
Bonjour ma colère
Sainte colère conseillère
désespérée bous
et éclate avant que boue
noire ait sa litière
J'ai peur Oui j'ai peur
et ne sais que faire
Socialos sont aux affaires
et l'espoir se meurt
*
Ah! les jolis dessous de la crise
et les jolis messieurs!
Les innocents monteront aux cieux
d'ici là sans assises
ils paieront le prix des pots cassés
Ah! Coquins de Davos
quand donc? vous brisera-t-on les os
pour la moelle sucée.
*
Mal abrité d'un coin de béton
chaud d'un litron de rouge
c'est personne ce tas là qui bouge.
Son lit fait de carton
c'est pour toi, voisin, pour moi - qui sait?-
le bout à nos voyages
Qui? demain résident sans bagages
tendra la paume Assez!
*
Que fais-je errant dans le Noroit
qui souffle à La Rochelle
et que l'eau du bassin se gèle?
Rien!je tremble de froid
La baie en chaos de glace est prise
un passage de Huns
n'est pire. On va chez les vendéens
a pied sur vague grise
A la Noël de quatre-vingt-seize
il fit un froid choquant
Brrr! ce temps tous les dix ans mordant
aux mânes rochelaises.
*
Quand tu sens les pierres fendre
et entends gémir
le vent: mets parmente à rôtir
par dessous la cendre
Lors cuite à point -chair à rendre -
cesse de frémir
goûte de l'hiver le rire
et la pomme tendre
Décembre a Mai comme gendre:
l'amour à blêmir
ne meurt qu'à demi. Au pire
il suffit d'attendre
*
Inconvénient
Le gel porté par vent d'Est
A bloqué La Tranche
Sur Mer samedi et dimanche
Plus au Sud La Teste
Ennui
Le gel porté par vent d'est
A bloqué la clanche:
Zut! derrière ces trois planches
Est restée ma veste.
Cauchemar
Le gel porté par vent d'est
A bloqué la Manche
Les Anglais pieds sur des planches
Marchent jusqu'à Brest!
Epouvante
Le gel porté par vent d'est
A bloqué tes hanches
Ton cul et tes seins qui penchent
Comptons ce qui reste!
*
Si le chaume a jauni sur la plaine
dans le chaud de l'été,
à l'air qui tremble avons nous été
si fous de perdre haleine
et l' esprit dans les champs de l'Aunis
tels Lorca et la rouble
infidèle dans la nuit, nous, troubles
comme l'eau dans l'anis ?
*
Soir
La mer s'en va. Le couchant
joue l'anamorphose
des ciels oranges et roses
le soleil cachant
Je lèche mes ecchymoses
seul ici marchant
à la grève sans méchants
ni bons. Je fais pause
En demi songe ébauchant
des idées forcloses
aussitôt, sans fins ni causes
- quel triste penchant!-
je poursuis l'apothéose
des mouettes tranchant
soudain leur vol ricochant
sur l'écume éclose
Le soleil allé, sachant
la journée dispose
-mais las! sa métempsycose
au matin marchand -
je vais d'un lent pas morose
cygne au dernier chant
m'attendrir à mon couchant
des beautés des choses.
*
Tudieu! Qu'elle a le cul qui pointe
à l'envi de Scarron
Mon gout va aux derrières ronds
où les mains s'accointent
La reine de l'Heptaméron
et de la Navarre
m'aurait dépeint d'amour avare
pour ce laideron
Hue Dia! Bel amant qu'on appointe
le maigre patron
du moment loue ton éperon
sur la courtepointe.
**
Il était gras le verbe lourd
en face, à nos pieds, l'enclume
tombant serait caresse de plume
et léger trait d'humour
Elle: belle et fine Ils se sont plus
L'amour! comprenne qui peut
J'étais là pourtant tellement mieux
Elle était riche en plus.
**
Je me fais un petit mot d'écrit
en comptant sur mes doigts
Que c'est curieuse chose car je dois
y mesurer mon cri.
*
de Daniel MACOUIN
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octobre 1997