Alfabetilon: une écriture différente du français * Daniel Macouin - janvier 2009 |
Ecrire le français avec un autre alphabet que le latin est tout aussi possible que d'utiliser l'alphabet latin pour écrire le chinois ou d'autres langues précédemment écrites avec d'autres signes. Voici un système qui permet, notamment, l'écriture en colonnes, et dont l'intérêt est d'être très proche du phonétique intégral. Je dis : presque, parce que des voyelles différentes comme par exemple "a" et "â" ne sont pas différenciées, sauf dans la forme soutenue, qui peut être utile pour la poésie, par exemple, ou pour différencier deux mots dont les voyelles ne sont pas strictement identiques quand le contexte n'est pas suffisant (patte et pâtes). J'ai donné le nom d'alfabetilon à ce nouvel alphabet, car il est issu pour une part essentielle des signes sténographiques d'ODILON Calay. CHARGER UNE IMAGE PLUS GRANDE dans une nouvelle fenêtre L'histoire de ce système commence avec la sténographie de Aimé Paris, se continue par les modifications apportées par Odilon Calay, et enfin par les changements que j'y fais en changeant d'objectif. La vertigraphie en alfabetilon n'a pas pour but
d'écrire plus vite qu'avec des lettres latines, mais de proposer
une écriture du français très différente, dont les signes, sans
rapport avec l'alphabet classique, évitent la comparaison avec
l'orthographe traditionnelle contrairement à l'Alfonic ou à la Norm altèrnativ québecoise. Lettres différentes, sens différent de l'écriture, le jeu est amusant à défaut d'être utile. On essayera de ne pas être surpris :
Sens de l'écriture :La vertigraphie du français est d'origine manuscrite (sténographie), les caractères sont faits pour se lier les uns aux autres dans un même mot. En attendant une éventuelle police de caractères qui mettra la machine au niveau de la plume, on s'amusera à écrire à la main, au lieu de jouer du clavier. Ça changera! De toute manière c'est juste un jeu. Bien qu'il soit possible d'écrire de gauche à droite sur des lignes, il semble préférable d'écrire en colonnes, chaque mot se trouvant sous le précédent. Pour des questions d'espace, on peut cependant mettre deux mots simples sur la même ligne, une préposition monosyllabique et un article. Outils :On peut écrire au crayon, comme les sténos ou au stylobille, mais quitte à s'amuser, on préfèrera la plume à l'ancienne. Je n'ai pas essayé à la plume d'oie, mais une plume métallique est tout à fait appropriée. En revanche le pinceau des chinois, si adapté pour tracer les idéogrammes de leur langue, ne donne pas de bons résultats, mais peut-être faut-il imputer cela à la maladresse du scripteur. exemple : Déclaration des droits de l'homme 1789
Ponctuation :Il semble aussi préférable d'utiliser une ponctuation spécifique. En sténo classique, on ne marque guère que les points par une croix. En vertigraphie, une ponctuation plus élaborée est utile, il s'agit de s'exprimer par écrit pour être (éventuellement ) lu par quelqu'un d'autre. Voici donc un système limité, mais fonctionnel. Comme on ne doit pas confondre un signe
de ponctuation avec une lettre, il convient d'utiliser la croix
X qui ne correspond pas à un son. En sténographie classique,
on ne marque pas les virgules, seuls les points sont signalés
par une croix. En alfabetilon, il convient de proposer une ponctuation plus
élaborée, c'est donc à partir de la croix qu'on définira
ces signes.
Pour soigner une mise en page, on peut encadrer le titre, ou "latéraligner" les mots à mettre en évidence, mais il ne s'agit pas de code particulier, c'est au gré du scripteur comme le soulignage des mots en manuscrit classique. |
Forme soutenue :La vertigraphie courante, issue de la sténographie, fait l'impasse sur le "E" bref, sur la distinction entre les voyelles longues ou courte... Ceci ne pose pas de problèmes dans les écrits courants, mais peut s'avérer gênant dans la poésie ou certains textes dont la précision est fondamentale. Il en va de même de certaines distinctions entre voyelles qui permettent de différencier des quasi homophones. Il existe pour pallier cela une forme soutenue de la vertigraphie, où les "e" bref sont marqués de même qu'on y distingue les formes brèves ou longue des voyelles "a et o". Voici les quelques modifications pour la forme soutenue de la vertigraphie:
Les modifications pour l'écriture soutenue sont légères, on peut opter pour leur utilisation systématique. Si les A et O longs ou courts sont délicats, la prononciation en étant fort variable d'un individu à l'autre, on n'y recourra qu'à bon escient et avec prudence ; alors qu'en tout état de cause, la différence entre le "e_bref" et le "eu" long gagne à être normalement marquée, la lecture devient plus aisée, sans pénaliser l'écriture
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